L'alliance thérapeutique ou qu'est ce qui crée le lien avec son thérapeute

Allez, on pose tout !! Il y a un temps pour tout…

Lorsqu’un patient est sur le point de me livrer un contenu important pour lui. Il est temps de tout poser, de mettre un temps d’arrêt pour être dans une écoute absolue et tenter de trouver les bons mots.  Lorsque le vécu est douloureux, les mots que l'on va entendre vont avoir encore plus d'importance car, nous nous posons tous la question du comment mon histoire va être réceptionnée?

Pour le thérapeute, la question est entière: comment faire en sorte de trouver le mot juste pour que la personne se sente sécurisée.

Vient naturellement se poser la question du lien que nous tissons au sein de ses espaces dédiés. Il y a une rencontre entre deux individus, entre deux vécus, entre deux personnalités...

Comment faire en sorte que cela fonctionne, que le patient se sente bien ?

L’alliance thérapeutique, par définition serait une collaboration, un partenariat qui va se tisser peu à peu entre le patient et le thérapeute. Les deux protagonistes de cette relation vont trouver un accord sur les buts et les tâches de la prise en charge, et créer peu à peu une qualité de relation; autour de la collaboration, de la négociation, de la confiance…

Freud, déjà, parlait de la relation qui se tissait dans une thérapie, pour ce faire, il parlait de « transfert»qui serait le besoin d’avoir la pleine collaboration du patient. Néanmoins, même lui, mentionnait et s’interrogeait sur une des dimension du transfert qui n’était pas objectivable et qui déterminerait si le patient allait investir la relation. Cette dimension va être interrogée jusque dans les années 70, tour à tour par Ferenczi qui interrogera la personnalité de l’analyste et du processus qui se joue dans la relation. Pour Sterba, en revanche le thérapeute doit permettre une dissociation du moi, c’est-à-dire une mise à distance du vécu du patient.

Beaucoup d’études vont être menées sur cette question d’alliance thérapeutique tout en laissant un certain nombre de questions en suspens. 

En tout état de cause, les études ont montré qu’une relation entre un patient et un thérapeute s’effectuait en moyenne en 5 séances et que nous pouvons relever certaines caractéristiques propres aux patients ainsi que du thérapeute. 

Pour le patient, la sévérité de ces symptômes ainsi que ses capacités interpersonnelles, à créer du lien vont être déterminants dans cette relation, pour le thérapeute, la liste semble plus longue, tels que la flexibilité, l’honnête, le respect, l’ouverture et la congruence vont être des aspects capitaux. 

Maintenant, qu’est-ce qui va réellement déterminer que vous vous sentez bien avec votre psychologue ou votre thérapeute.

Je l'ai déjà mentionné dans un autre article, à mon sens C’est un feeling...

De manière instinctive, vous allez peut-être lui faire confiance. Il va être le dépositaire de vos «secrets», des moments de votre vie douleurs, mais également de certains de vos rires, de certaines de vos victoires. 

Winnicott parlait de portage pour cet exercice, le thérapeute va vous porter sur certains aspects de votre vie jusqu’à ce que vous soignez réparé. 

C’est pour cette raison que je demande toujours à mes patients lors de la première séance, est-ce que : ce que je suis vous convient, ce qui émane de moi est ok pour vous, est-ce que vous désirez poursuivre avec moi sur un prochain rendez-vous ? Je donne également le choix à une personne en lui disant que si à un moment donné elle en à marre de voir ma tête (oui, ça peut arriver.) et bien, il suffit qu’elle me le dise nous faisons le point et si elle le désire, je peux l’aider à trouver un autre thérapeute disponible qui lui correspondrait davantage. 

Nous ne sommes pas universels, même des professionnels de la santé. Le tout est que votre thérapeute puisse être le réceptacle digne de confiance de la personne que vous êtes et de vos moments de vie.