le stress, la maladie du 21 ème siècle

Gwendoline Didier • 1 décembre 2025

Le stress, la maladie du 21ème siècle?

Quelques Chiffres:


En France, en 2024, 70 % des travailleurs déclarent ressentir du stress au quotidien (Chiffre de l’OMS), et une personne sur cinq rapporte un niveau de stress élevé affectant significativement sa qualité de vie. Bien évidemment, l’éco-anxiété est en forte hausse, notamment chez les jeunes générations, avec 40 % des 16-25 ans exprimant des inquiétudes intenses liées à l’avenir de la planète.


Ces chiffres sont affolants !


Depuis la fin du confinement, nous voyons tout autour de nous des individus épuisés psychiquement et physiquement, pris dans un quotidien et des entreprises qui les pressent et détériorent leur santé. Notre société est basée sur l’individualisme, les échanges fictifs sur des écrans qui nous coupent de nombreuses interactions, réduisent nos heures de sommeil et nous éloignent de nous-mêmes, de nos valeurs, de nos envies…

Et notre organisme ainsi que notre esprit nous le manifestent sous toutes leurs formes.


Commençons, qu’est-ce que le stress ?


Le stress, on en parle beaucoup, dans les médias, dans la vie courante, mais savons-nous réellement ce qu’il est ?


Le stress fut défini par Hans Selye en 1936. Vous vous rendez compte ? Cela signifie qu’en 14-18, nos braves combattants n’étaient pas considérés comme stressés, mais comme névrosés. À l’époque, on parlait de “névrose de guerre” ou du “vent du boulet”, ce qui empêchait une véritable recherche et la mise en place de pratiques thérapeutiques adaptées, ou tout simplement d’éviter le peloton d’exécution.

Hans Selye, médecin endocrinologue, définissait le stress comme une réponse non spécifique de l’organisme à toute demande ou pression extérieure.

Par exemple, lorsque vous avez froid et que votre corps se met à trembler, vous êtes en état de stress. Lorsque vous venez de manger, les fluctuations internes de glycémie et d’insuline créent un état de stress.

Cela signifie que, tout au long de notre journée, nous sommes soumis à des états de stress plus ou moins adaptés.

Dans les années 80, on distinguait un bon et un mauvais stress. Aujourd’hui, nous savons qu’il n’y a ni bon ni mauvais stress, mais plutôt un stress adapté et un stress dépassé.

Le stress adapté est celui qui fluctue de manière normale, dans un axe optimal d’activation physique. Le stress dépassé, en revanche, sort de cette zone et provoque des symptômes tels que la fatigue, les réveils nocturnes et une sensation d’oppression.

Vous l’aurez compris, de nombreux éléments du quotidien peuvent nous stresser, et nous ignorons souvent l’importance de notre physiologie de base dans la régulation de notre stress global.

La régulation du stress passe par une bonne nuit de sommeil (entre 8 et 10 heures selon votre âge et votre cycle hormonal), une hydratation suffisante (boire 2 litres d’eau par jour), une alimentation équilibrée en évitant les produits transformés, une activité physique régulière et une oxygénation adéquate.

Ce programme peut sembler compliqué pour beaucoup, ce qui témoigne du gouffre actuel en matière de santé physique et mentale.


Généralement, nous nous fichons de ce stress physiologique. Ce qui nous préoccupe, c’est celui qui oppresse notre poitrine, qui nous réveille à 3 heures du matin, qui nous paralyse dans certaines actions ou qui nous épuise à tel point que nous rêvons de nous retirer dans une cabane au fond des bois.

Dans les approches cognitives, le stress est perçu comme un déséquilibre entre les exigences extérieures et les ressources personnelles perçues pour y faire face. En somme, c’est notre évaluation interne qui détermine notre réaction.

Prenons l’exemple d’une araignée : si elle vous fait horreur, il y a fort à parier que vous tenteriez le 50/50 à un ami, que reculeriez ou hurleriez immédiatement, voire que vous brûleriez votre maison ! En revanche, si vous appréciez les araignées, vous la prendrez délicatement avec une feuille pour la remettre dehors.

Certaines réactions sont donc tournées vers la solution, d’autres vers l’émotion.


Les approches comportementales expliquent que le stress est une réponse conditionnée à des stimuli perçus comme menaçants. L’approche systémique, quant à elle, considère que le stress n’est pas seulement individuel, mais qu’il est influencé par nos interactions avec notre environnement (famille, travail, société…).


À mon sens, aucune explication ne s’exclut réellement. C’est souvent cette conception du stress qui nous intéresse le plus : celle qui prend naissance dans notre mental et qui génère une réponse indésirable et profondément désagréable dans notre corps.


Mais que se passe-t-il réellement dans notre organisme ?


Lorsque nous sommes stressés, notre corps enclenche une réponse automatique. Nous connaissons tous l’adrénaline, la première hormone libérée, mais qui ne dure que très peu de temps. C’est ensuite le cortisol qui prend le relais et agit sur une période plus longue, maintenant notre état d’alerte.


L’activation de l’amygdale, petite glande située au centre du cerveau et responsable de nos émotions, joue également un rôle majeur. Vous l’aurez compris, entre la libération de neurotransmetteurs et l’activation de la zone émotionnelle du cerveau, tout est en place pour créer des boucles de stress (ruminations, voire flashbacks dans les cas les plus intenses).


Il existe de nombreux moyens pour gérer son stress : techniques de relaxation, sophrologie, yoga, coaching, restructuration cognitive, pleine conscience, gestion des pensées automatiques, désensibilisation systématique…


Cependant, ces techniques ne sont rien si l’on ne prend pas le temps de comprendre pourquoi notre stress devient handicapant dans notre vie.



Le chemin vers la sérénité peut être accompagné, conseillé, guidé. Mais notre propre pouvoir de guérison réside en nous. La véritable question est : comment allons-nous nous emparer de ce chemin pour avancer et faire de notre quotidien celui que nous désirons ?